
Publicado en la revista Vox Populi 30 – EOIP – Navarra
Une jeune femme s’arrête devant ma porte. Quelque chose a attiré son attention de mon bâtiment historique. Elle ne semble pas comme les autres touristes qui regardent perplexes ma petitesse par rapport aux images de télévision. Elle est si près de moi que je peux entendre ses pensées: elle est sans doute navarraise.
Quelques minutes après, elle jette un regard sur les deux sculptures qui dégagent ma porte. D’abord, sur la Prudence, avec son serpent et le miroir. Ensuite, sur la Justice, avec son épée et son équilibre. “Ce sont les deux vertus qui devraient avoir un organisme public…”, elle pense avec scepticisme.
J’observe que leurs paupiéres s’entrouvrent, – elle doit être myope-, et son visage se resserre un instant. Elle avance quelques pas vers moi et s’arrête devant l’entrée pour lire mon inscription “Patet omnibus jauna, cor valde magis”, qui signifie “la porte est ouverte à tous, mais surtout le cœur”. Elle fronce les sourcils et, sans détourner les yeux, pense que la démocratie ouvre les portes des institutions, mais le système électoral ferme son cœur à nous. Cependant elle a confiance qu’un jour viendra où il existera une démocratie de qualité qui contrôle le pouvoir des gouvernants et permet aux citoyens de participer aux institutions sans avoir à s’affilier à des partis politiques.